lundi 17 février 2014

Ratón de biblioteca / Souris de bibliothèque

Por fin lo hice, después de todo éste tiempo en Francia y luego de tres años de vivir en éste rincón suburbano olvidado de Dios, al fin me decidí a aventurarme en los confines la biblioteca del barrio y sacar mi credencial para préstamo externo. Mientras esperaba el registro, me fui a recorrer los escasos metros cuadrados y la pobre estantería que cabe en ellos, lo que hizo revivir en mí sentimientos de una intensidad tal, que casi me pongo a llorar.

Je l'ai enfin fait, après tout ce temps en France et trois années de vivre dans ce coin de banlieue oublié de Dieu, je me suis en fin décidée à m'aventurer dans les contrées de la bibliothèque du quartier et du coup demander ma carte d'emprunt. Tandis que j'attendais que le registre soit fait, je suis allée parcourir les quelques mètres carrés et les pauvres rangées pouvant y trouver place, ce qui raviva en moi des sentiments d'une telle intensité, que j'ai failli me mettre à pleurer.  

Foto/ Johanna Ljungblom
Era como encontrarse con un amor del pasado. Acariciar las hileras de libros, como rozar los dedos de una persona amada que no habíamos visto después de mucho tiempo, como volver a ver ese alguien que pensabamos haber olvidado y darse cuenta de que los sentimientos nunca cambiaron en realidad. Así me sentí esa gélida mañana invernal al pasearme en aquél raquítico espacio dedicado al arte y al saber -sólo en eso comparable a la imponente biblioteca del CUCHS* donde pasé interminables horas de estudio y de placer y en donde descubriría al errar en sus pasillos a Flaubert, Zola, Gide, Dickens, Baudelaire y compañía.

Ce fut comme les retrouvailles avec un amour du passé. Caresser ces rangées de livres, comme effleurer les doigts d'un être aimé qu'on n'avait pas vu depuis très longtemps, comme revoir ce quelqu'un qu'on croyait avoir relégué à l'oubli et se rendre compte que nos  sentiments n'ont jamais vraiment changé. C'est comme ça que je m'ai senti ce glacial matin hivernal en me promenant dans ce rachitique espace dédié à l'art et au savoir -la seule ressemblance avec la bibliothèque du CUCHS* où je eus passé des heures interminables d'étude et de plaisir et où j'ai découvris en errant dans ses couloirs à Flaubert, Zola, Gide Dickens, Baudelaire et compagnie.    

Mi historia de amor por los libros empezó desde una edad muy temprana, al punto que practicamente obligué a mis padres a llevarme a la escuela y saltar un año porque ardía de deseo de aprender a leer, yo, que no daba tregua al preguntar por cada palabra o texto con el que me cruzara. 

Mon histoire d'amour pour les livres commença très tôt, au point que j'ai pratiquement obligé mes parents à m'inscrire à l'école et sauter une classe parce que je brûlais du désir d'apprendre à lire, moi, qui ne donnait pas de trêve en demandant pour chaque mot ou texte me passant devant les yeux. 
Libros

Amo los libros, los que me han acompañado desde siempre, los que me han enseñado algo, los que me han hecho viajar, reir, llorar, practicar otro idioma y hasta los que me salvarían cuando en un momento de mi vida, todos me dieron la espalda...

J'aime les livres, ceux qui m'ont accompagné depuis toujours, ceux qui m'ont appris quelque chose, m'ont fait voyager, rire, pleurer, pratiquer une autre langue et même ceux qui m'auront sauve quand à une époque, tout le monde me tourna le dos...

Amo los libros y sólo las personas como yo sabemos apreciar el encanto de una biblioteca por muy insignificante o pobre que sea. Nosotros amamos sentirlos, tocarlos, olerlos, dejarnos abrazar por ellos y vivirlos. Imaginamos sus historias y la de quienes los han tenido en sus manos, inventamos mundos nuevos entre sus ilustraciones y tipografía, nos conmovemos delante de una primera edición y acariciamos sus portadas. Los llevamos a todas partes y ellos nos siguen como nuestra sombra. 

J'aime les livres et seulement les gens comme moi savons apprécier le charme d'une bibliothèque aussi insignifiante ou pauvre soit elle. Nous aimons les sentir, les toucher, les humer, nous laisser embrasser par eux et les vivre. Nous imaginons leurs histoires et celles de ceux qui les ont tenu entre les mains, nous inventons des nouveaux mondes entre ses illustrations et leur typographie, nous nous émouvons devant une première édition et caressons leurs couvertures. Nous les emmenons partout et ils nous suivent comme nos ombres.

Por eso, mientras volvía a casa, radiante de una felicidad casi pueril con mi primer préstamo en la bolsa y la promesa de nuevas aventuras, no pude evitar sentir pena por aquellas generaciones venideras que tal vez concentrarán todos esos universos y sus letras en minúsculos chips o en el ciber espacio al alcance de un clic. Pobres, ellos jamás podrán sentir lo que yo acababa de experimentar en aquel pequeño pero maravilloso lugar. 

Voilà pourquoi, pendant le trajet de retour chez moi, radiante d'un bonheur presque enfantin avec mon premier emprunt dans le sac et la promesse de nouvelles aventures, je n'ai pas pus m'empêcher d'avoir de la peine pour ces générations à venir qui vont peut être concentrer tous ces univers dans des minuscules puces électroniques ou dans le cyberespace à la portée d'un clic. Les pauvres, eux ne pourront jamais ressentir ce que je venais d'expérimenter dans ce petit mais néanmoins merveilleux endroit.    



* Centro Universitario de Ciencias Sociales y Humanidades, de la Universidad de Guadalajara / Centre Universitaire de Sciences Sociales et Humanistes, de l'Université de Guadalajara 

2 commentaires:

  1. Très joli article.
    Le fainéant que je suis n'a pas eu le courage de le lire en espagnol...
    ;-))

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  2. Merci et puis c'est pas grave, ça revient au même :P

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